À Amiens, au cours de ce week-end, les hockeyeurs calaisiens tentent de devenir Champions de France de 2ème Division. S’ils y parviennent, ce serait parfait. Mais - il faut être objectif - ce sera dur, les participants au tournoi final étant tous leaders de leur groupe régional. Quoi qu’il en soit, les joueurs du S.H.C.C. auront rempli leur contrat de la saison : accéder à la (nouvelle) première division B. Ne convenait-il pas, alors que ce but est atteint, de se pencher sur l’histoire du Hockey à Calais ? Nous l’avons fait avec M. André BIA, Président du S.H.C.C. ; et ce fut l’unique objet de cette “rencontre” qui sera donc différente de celles des autres semaines.
Cette situation dura quelques années ; et, le 7 Septembre 1932, réunis en Assemblée Générale, les hockeyeurs calaisiens décidèrent de créer une nouvelle société qui prit le nom de Sporting-Hockey-Club. M. Léon VINCENT, Maire de la ville, en fut le premier Président d’Honneur. M. WATNEY, Président, était secondé par M. Maurice BIA, comme Vice-Président, tandis que M. André BIA dirigeait le secrétariat, et que M. BERQUEZ se voyait confier les responsabilités de la trésorerie. À cette époque, il y avait deux équipes masculines, l’une évoluant en Championnat du Nord, avec Ghislain BERQUEZ pour Capitaine, l’autre, dans le “Championnat des Réserves”.
Il y avait aussi une équipe féminine ; et déjà une calaisienne retenue à l’échelon national : Mlle Suzanne PEUMERY, gardienne de buts.
Cette formation fut Championne de France. Les “masculins” ne demeuraient pas en retrait. C’est ainsi qu’en 1937-1938, ayant battu l’excellent onze de Bordeaux “Primerose”, nos hockeyeurs disputèrent la demi-finale de la Coupe de France et furent éliminés par l’A.S. Bourse.
Vint la guerre... et l’éclatement du club pendant cinq ans. Mais les mordus du hockey tinrent à reprendre le flambeau, dès que les circonstances le permirent. En 1944, un nouveau Comité réunissait MM. Jean BOUDRY, Roger BRUNET, DUQUENOY, LEULIETTE et André BIA.
La tâche la plus urgente était de “retrouver” le terrain. Or, celui-ci cachait sept cents mines sous son épais gazon. Il en fut libéré par les servcies spécialisés, et l’on put recommencer à jouer.
Si les dirigeant du S.H.C.C. ne manquaient pas de joueurs, divers ennuis les guettaient toutefois.
D’abord, parce que nos alliés anglais avaient pris la mauvaise habitude de jouer au football sur le terrain de hockey... en compagnie de prisonniers allemands !
Et puis, un beau jour, nos hockeyeurs trouvèrent leur terrain labouré par le propriétaire. La rage au cœur, ils n’avaient plus qu’à décamper ! Ils trouvèrent refuge au Virval puis à Coulogne, et au terrain de la S.N.C.F. (Rampe des Fontinettes) avant de pouvoir (en 1948) disposer de celui du Beau-Marais. Partis véritablement “à zéro”, ils en ont fait l’un des plus beaux de France. Plus tard, la Ville de Calais, reprenant les terrains du Beau-Marais pour la création d’une zone industrielle, accepta d’en aménager un dans les fossés de la citadelle. Les années difficiles se terminant, le hockey calaisien allait connaître des heures plus fastes.
L’équipe première gravit alors tous les échelons de la hiérarchie française. Ayant débuté dans le championnat national “Honneur” en 1963, elle se trouva en “Excellence” dès la saison suivante.
Champion de France de cette division à l’issue de la saison 1965-1966, le S.H.C.C. accéda à la “Fédérale” (c’est à dire parmi l’élite), réunissant les dix meilleurs clubs français. Il n’y demeura hélas qu’une saison. Depuis, il tenta de reprendre place chez les “grands”. En 1971, il était dans une division “Fédérale” correspondant à la 2ème Division Nationale actuelle, car il y avait à cette époque une série “Nationale”, puis descendit en “Excellence” à la fin de la saison 1972-1973 et fut (en 1974) Champion de France de cette catégorie, accédant à la nouvelle 2ème Division Nationale où il est demeuré depuis, et qu’il va donc quitter pour la 1ère B.
Le point de départ de l’histoire que nous proposons de conter, se situe au lendemain du premier conflit mondial. M. Maurice BIA était Président du “Club Sportif de Calais”, société de football qui disposait d’un terrain au bout de la rue Mollien. Par ailleurs, des officiers britanniques se trouvant à Calais, la guerre terminée, voulaient jouer au Hockey. Un terrain d’une part ; des anglais désireux de meubler “sportivement” leurs loisirs, de l’autre...
Il était logique que se créent des liens entre ces éléments.
C’est ainsi que M. Maurice BIA les ayant autorisés à utiliser le terrain de la Porte de Gravelines, les officiers anglais y pratiquèrent le hockey. Par la suite, leur équipe se renforça... d’Anglais calaisiens ; et, petit à petit, des Français y entrèrent. Cela se passait vers 1923-1924.
Vint l’époque ou les derniers soldats anglais quittèrent Calais et où les adeptes du hockey dans cette ville n’étaient plus que des Français.
Ils formèrent alors une section autonome du Racing.
Fernand LEROY
La Voix du Nord
Dimanche 13 et Lundi 14 Avril 1980
Jusqu’à ces dernières années, le S.H.C.C. eut une section féminine. En “Masculins” (outre la formation première) sont engagés deux équipes séniors (en 1ère et 3ème division des Flancres) une de Cadets et une de Benjamins (Champion des Flandres 1980) avec lesquels évoluaient les petits-fils du Président André BIA. Ajoutons qu’au S.H.C.C., on pratique également le hockey-en-salle en 2ème Division Nationale, dont le club calaisien organisa le championnat les 27 et 28 Janvier 1979. Il s’agit d’une discipline quelque peu différente, qui sort du cadre de cet article plutôt axé sur le gazon. Arrivons-en aux sélections dont furent l’objet des hockeyeurs calaisens. On ne compe plus celles aux niveaux départemental et régional, car il est déjà difficile de citer avec exactitude (et sans crainte d’en oublier) les noms de ceux qui (depuis Jean de LOPPINOT entre les deux guerres) portèrent le maillot de l’équipe de France (A, B, Militaire, Universitaire ou Juniors). Yvan BIA et Maurice DOBIGNY participèrent aux Jeux Olympiques de Rome en 1960, en même temps qu’un troisième Calaisien, le Champion du Monde à l’épée Gérard LEFRANC.
On se gardera d’oublier que deux joueurs de classe internationale formés au S.H.C.C. sont actuellement licenciés au Lille-Hockey-Club : Maurice DOBIGNY et Olivier CONQUES.
Il faut savoir, aussi, que le Calaisien Olivier de BUREN, qui se dévoue pour le club local de hockey, est Président de la Commission Régionale des Arbitres.
Ce sont là des références que bon nombre de nos concitoyens ne soupçonnaient sans doute pas, ou qu’ils avaient oubliées. Il n’était peut être pas inutile de les rappeler...